DANELYS ✿ Parait que t'étais une princesse, moi je n'en ai jamais connu.

Voilà maintenant vingt-deux ans que mes parents m'ont donné le nom de calliope danèlys biancardi. Je suis de nationalité française sans tout de même oublier que j'ai des origines italienne. En ce moment, je suis célibataire. Depuis un peu moins d'un an ans, je suis dessinatrice pour des livres d'enfants et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des les filles d'a côté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à minka kelly.

« Calliope, ma douce Calliope, descends, papa et moi avons une grande nouvelle a t'apprendre. » Elle souriait. Je m'en souviens, parce que depuis quelques temps, ma mère ne souriait plus. Elle avait le visage fatigué a cause de nombreux médicaments qu'elle avalait. Oui, ça se voyait sous ses yeux, l'épuisant, la déception. Et puis la résignation aussi. Mais ce jour, il y avait quelque chose de différent dans sa façon de me parler, dans celle de me regarder. Parce que j'étais la fille a qui elle ne parlait plus. Ou presque. Le soir, lorsque je rentrais de l'école, elle était toujours assise là, sur le canapé, le regard rivé sur un écran noir. Elle ne me demandait pas comment c'était passée ma journée, comme l'auraient fait les autres parents. Elle ne me demandait pas comment j'allais. Non. Je le voyais bien qu'elle était triste, alors je ne disais rien. Je passais beaucoup de temps enfermée dans ma chambre, et c'est a cette époque que j'apprenais a dessiner. Là, dans les marges de mes cahiers. Les professeurs me qualifiaient d'élève trop distraite, et mes parents n'en avait que faire. Un père qui s'épuisait au travail, et une mère qui pour une histoire d'ovaires rythmait sa vie par des prises de médicaments. Oui, peu de temps après ma naissance, ma mère accoucha d'un autre enfant. Un petit garçon. Y avait encore sa chambre dans l'appartement. Elle n'a jamais voulut toucher a rien, jusqu'à ce qu'il arrive, lui. C'est depuis ce jour là, que ma mère s'est abrutie aux médicaments. Dépression qu'ils disaient les médecins. Dépression qui avec le temps provoqua l'arrêt de son système hormonal. Je dis pas ça pour vous dégouter hein. Juste pour que vous compreniez pourquoi ce jour là, pour la première fois depuis longtemps, ma mère semblait vivante. Oui, vivante. Parce que là, dans le salon, assit a côté de mon père, y avait cette femme âgé, et ce garçon, celui qui devait avoir a peu près mon âge. Il semblait absent, distrait. Comme si sa présence ici était un fardeau. L'opposé de ce que ma mère semblait éprouver. Elle était là, impatiente, a s'agiter tant bien que mal en posant sur lui des regards protecteurs. Oui, il était déjà son fils, son garçon, son enfant. Je les entendais parler mais sans vraiment comprendre de quoi. Et puis la porte s'est fermé, le garçon lui est resté. « Calliope ma chérie, je te présente Priam, ton frère. » J'aurais voulue leur dire moi, que je n'avais pas de frère. Que j'étais fille unique. Mais ma mère souriait. Alors quand ils ont déposé ses affaires dans mes chambres, et que je me suis retrouvée là, seule avec cet inconnu, je lui ai souris. Comme souris une enfant. « Bienvenue chez toi Priam, je suis Calliop... » « Moi c'est Renan. RENAN. Ne m'appelle pas Priam. » Il était étrange, et terriblement impoli. Pourtant, là face a lui, je souriait. Oui, bienvenue a la maison abruti.

« Mademoiselle Biancardi, il serait bon que vous regardiez ici plutôt que dehors. Figurez vous que votre moyenne ne dépendra pas de votre capacité a étudier la pousse de l'herbe dehors. » Les autres se mettent a rire, la classe se transforme soudain en un repère d'idiots qui rient trop bruyamment. « Je ne ris pas ! Mademoiselle, sortez ! » Debout devant son tableau, l'homme s'agite, fait signe aux autres de se taire alors que je m'applique a glisser mes affaires dans mon sac. Ce n'est pas la première fois. Alors au milieu des autres, me voilà qui disparaît, sort de la pièce. Je sais parfaitement, que d'ici quelques instants il sortira a nouveau dehors pour me demander de rentrer. Parce qu'il aura poser une question a laquelle personne n'aura su répondre. Il me dira d'aller m'asseoir, de ne plus recommencer. Mais en attendant, je me laisse glisser le long du mur pour m'asseoir là, part terre. Quelques jours plus tôt, mon père a déjà été convoqué. En rentrant a la maison, il m'a répété un nombre incalculable de fois combien ceci lui avait fait perdre de temps. Moi, la gamine, la vraie, la légitime. Il dit que je ne suis qu'une bonne a rien. Que je ne ferais jamais rien de ma vie. Mais il a tord. Moi je sais, que plus tard je serais quelqu'un de bien. Je ferais des dessins, oui, des tas de dessins. Alors de mon sac, je sors mon cahier. Ils disent que je suis intelligente, ou du moins pas trop bête. Que je comprend vite, et que je pourrais faire de grandes choses si je voulais. Seulement je ne veux pas. Une porte s'ouvre puis se relève. Mon regard se pose sur la personne dont la silhouette se dessine dans le couloir. Je souris. « Alors Priam, t'as fais quoi cette fois ? Insolence, bagarre ? » Oui, je souris.

« Priam, tu dors ? » Allongée contre lui, ma main effleure sa joue, comme ça, comme rien. Je les sent bien sous mes doigts, ses plaies, ses blessures. C'est chaud, c'est froid. Je sais pas si il a mal, mais il dit rien. Je l'entends juste respirer. J'aime bien être contre lui. Ça arrive de plus en plus souvent d'ailleurs. Quand les parents sont couchés, je viens me glisser sous ses draps. Parce qu'il est là, avec moi. J'aime bien. Mais ce soir, c'est pas pareil, c'est différent. Ce soir, j'ai l'impression qu'y a quelque chose qui s'est cassé. La vérité, c'est que j'ai pas vraiment compris, pourquoi il a prit les choses de la sorte, pourquoi il a juger nécessaire de se battre, comme ça. Parce qu'il était juste un peu lourd le garçon, il avait juste un peu bu. Mais Priam, mon beau Priam, comme un amant jaloux, il a tellement mal prit les choses. Et moi dans la voiture, je pouvais pas faire grande chose. Je serais bien allé moi, lui demander d'arrêter, de ne pas le frapper l'autre. Histoire de se sauver lui. Je voulais pas qu'il ai mal. J'aime pas qu'il ai mal. Je sais pas trop bien, ce que je ressent pour lui, pour Priam. C'est mon frère, mon grand frère, le type un peu trop protecteur qui partage ma vie. Pourtant, j'ai constamment peur pour lui, j'aime le provoquer, me jouer de lui. Mais regardes moi. Je m'appliques a chercher chez les hommes qui partagent ma vie le plus de ressemblances possibles avec ce faux frère. Enfin, je parle d'hommes, mais ils sont assez rares a rester. Parce que souvent, ils se font chasser. Priam, mon doux Priam, c'est un mec un peu trop violent, qui souvent me met hors de moi. Oui, il m'énerve, il m'agace. Pourtant j'ai besoin de lui. D'ailleurs, peu après ce soir là ou pour me protéger il finit défiguré j'acceptais de m'envoler avec lui, d'emménager dans son monde a lui. Je suis pas une fille, je suis une princesse. Et le prince charmant dans l'histoire c'est mon frère, celui qui m'enlève sur son cheval blanc.