FANNY ☆ je dégueule sur la facilité des sentiments

Voilà maintenant 21 ans que mes parents m'ont donné le nom de Fanny Bérangère Nicolas. Je suis de nationalité française sans tout de même oublier que j'ai des origines luxembourgeoises. En ce moment, je suis en situation compliquée. Depuis 3 ans, je suis étudiante en criminologie et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des filles d'à côté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à Troian Bellisario.

Paris, mars 1999 - Fanny a 9 ans

Divorce, garde alternée, une semaine sur deux et la moitié des vacances, voilà ce que j’entendais depuis bientôt trois mois. Aujourd’hui était le grand jour. Papa n’habitait plus à la maison depuis que maman et lui avaient décidé de se séparer, mais aujourd’hui, c’était le jour où il passait devant le juge pour ma garde. Ne voulant pas que j’assiste au jugement, ils m’avaient confié à Christine, la meilleure amie de maman. Soudain, le téléphone sonna. Ma gardienne décrocha, acquiesça quelques fois et raccrocha. « Ta maman va arriver, ma chérie, tu peux ranger tes affaires. » Je m’exécutai et rangeai dans mon sac mes coloriages et ma poupée. Soudain, quelqu’un frappa à la porte. C’était maman, elle me sourit et je courus dans ses bras. « Ça a été ? », demanda l’amie de ma mère. Cette dernière affirma d’un signe de tête et mima un téléphone pour faire comprendre à Catherine qu’elle lui téléphonera plus tard. Cette dernière acquiesça. « On y va, ma Fanny ? » Je la regardai dans les yeux et opinai de la tête. Nous marchâmes en silence jusqu’à la voiture et ce n’est que quand nous fûmes à l’abri dans la Peugeot que j’osai prendre la parole. « Je vais vivre avec toi alors ? » Maman me regarda dans le rétroviseur. « Tu seras à la maison une semaine sur deux et la moitié des vacances. » Voilà, c’était officiel. A partir de demain, je passerai la moitié du temps chez maman, l’autre moitié chez papa. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues. C’était fini, fini la vie à trois. A partir de maintenant, j’aurais deux maisons, deux chambres, deux « tout » en fait.