Ana-belle | Got a pocket full of sunshine

Voilà maintenant 26 ans que mes parents m'ont donné le nom de Ana-Belle Roussel. Je suis de nationalité française sans tout de même oublier que j'ai des origines irlandaises. En ce moment, je suis célibataire. Depuis 3 ans, je suis institutrice et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des les filles d'à côté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à Emilie de Ravin.

Toujours être la meilleure. Cette phrase commençait sérieusement à me taper sur le système. Je l’avais entendue des centaines de fois sortir de la bouche de mon père ! « Tu es l’aînée, montre l’exemple » ou bien « Je m’en fiche que tu sois dans le classement, l’important c’est d’être la première »… Il ne nous aurait autorisé aucun faux pas à ma sœur et encore moins à moi ce qui ne m’empêchais pas de l’admirer énormément. Chaque famille à ses secrets mais pour une jeune femme de dix sept ans que j’étais, ça commençait à être lourd à porter. J’avais pris en flagrant délit mon père avec la voisine et comme une idiote je le gardais pour moi. Toutes les valeurs qu’il nous avait inculquées tombaient d’un coup, et lui, le père exigeant et parfait que je connaissais baissait soudain dans mon estime. Les seules personnes qui me poussaient à rester encore à la maison étaient ma mère qui aurait tout donné pour nous et Em, ma petite sœur. Mes parents s’étaient bien rendu compte que quelque chose avait changé pour moi. Certains soirs, je ne rentrais pas, ma mère retrouvait des joints dans ma chambre, je n’adressais plus la parole à personne. La joyeuse Ana avait disparu. Cette année là, je me souviens d’avoir perdue ma virginité avec mon professeur d’anglais, monsieur Williams, un bel homme de vingt quatre ans. J’avais entretenue une relation avec lui pendant toute une année et étonnement, mes résultats s’étaient nettement améliorés dans cette matière ! Puis, j’avais décidé de prendre du recul, et de continuer ma petite vie en me débarrassant d’un poids et en avouant à ma mère ce que mon père avait fait il y a sept mois en arrière. Elle m’avait répondu qu’elle savait, qu’elle avait peur de le perdre et qu’elle le laisserait faire. Ce coup-ci, ce fut trop, je décidai de partir de la maison, sous les pleurs de ma sœur qui me suppliait de rester. Une amie me logeait et je m’étais débrouillée pour gagner un peu d’argent pour vivre. Le week-end, on s’était donné un lieu de rendez-vous avec Emmy-Lou pour se voir et elle me racontait ce qui se passait à la maison, ce qui me confortait d’autant plus dans mon choix !

Aujourd’hui, j’ai vingt six ans, j’ai fini depuis trois ans mes études et suis institutrice. Mes parents ? Toujours pas de nouvelles et ils ont l’air soulagé que je ne sois plus présente dans leur vie. Pour ce qui est des amours, j’ai eu une relation de trois ans avec Karl, un allemand au caractère fort, et ça vient de se terminer. Je suis libre et croyez moi, vous allez entendre parler de moi à Paris !