Ҩ Look at the girl, on the dancefloor.

Née le 31 Décembre 1986, au Northwest Hospital de New York voilà maintenant vingt-cinq ans que mes parents m'ont donné le nom de noa-teagan bishop. Je suis de nationalité américaine grâce à mon papa et surtout car je suis née là-bas sans tout de même oublier que j'ai des origines israéliennes car ma maman était originaire de Jérusalem. En ce moment, je suis en couple. Désolé messieurs mais un homme partage ma vie depuis cinq ans. Le problème ? Il est resté à New York chez mon père et a refusé de me suivre. Bon c'est un chien mais quand-même. Dois-je me considérer comme célibataire ? A New York, j'ai suivis des études d'architecture, mais au final ça ne me plaisait pas plus que ça. J'ai donc décidé de devenir bookeuse, soit la personne qui s'occupe de dégoter des contrats aux mannequins etc. Depuis 1 ans, je suis dans l’évènementiel contre toute attente et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des les filles d'à côté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à gemma arterton.

Debout devant ma classe, j’avais une sorte de boule au ventre. Aujourd’hui à l’école, nous devions raconter notre vie et notre enfance. Franchement, à dix-sept ans on a l’air débile à parler devant ses camarades. Notre professeur de philo avait pour idée de nous libérer d’un poids, en racontant nos plus lourds secrets. Et c’est ainsi que je pris la parole en premier, face aux nombreux regards posés sur moi. « Hum, je m’appelle Noa Bishop. A vrai dire, je n’ai pas préparé cet exercice que je trouve assez débile et inutile mais puisqu’il faut le faire allons-y. Je suis née ici, à New York. Ma mère était une femme brave, d’origine israélienne ayant un passé commun à de nombreux habitants de Jérusalem. Lorsque j’ai vu le jour, j’ai malheureusement compris que la vie de ma mère avait été enlevée, à cause de son accouchement compliqué. Je ne vous raconte pas ça pour que vous ayez de la peine pour moi, encore moins de la pitié mais seulement car le décès de ma mère fait partie de mon enfance, de ma vie. » Je marquais une courte pause, et mon professeur me demanda de continuer. « Pardon. J’ai grandis dans un petit quartier non loin de Central Park. Fille unique, je ne suis pas pour autant une gosse de riche pourrie gâtée bien au contraire. Mon père a toujours fait en sorte que je ne manque de rien, cependant il m’a appris les valeurs de la vie et sans lui j’aurai probablement mal tourné. Je lui dois beaucoup, et il le sait très bien. Excusez-moi madame Fitzerald mais je n’ai rien à raconter de plus sur ma vie, car elle est ordinaire. Le seul évènement triste et sombre que je pourrais vous raconter pendant des heures concerne ma mère, mais je n’ai pas envie d’étaler ma vie comme ça. » Dis-je en essayant les quelques larmes qui avaient coulé le long de mes joues. Grandir sans une mère était quelque chose de difficile, car j’étais consciente de ce manque depuis mon enfance. Mon père m’aimait, mais cet amour ne comble pas l’absence d’une mère. « Très bien mademoiselle Bishop, puisque vous ne voulez pas jouer le jeu, sortez. Le proviseur sera heureux de connaitre les raisons qui vous envoi chez lui ! » Ajouta mon professeur. Quelle garce celle-là ! Je pris la porte en souriant, faisant signe à mon meilleur ami Clay Peterson de me rejoindre dans quelques minutes. Le proviseur allait me passer un savon alors que cette fois-ci, je n’avais rien fais du tout. La vie d’étudiante est tellement compliquée parfois.

Mars 2011. En cette fin d’hiver, je n’avais pas vraiment le moral et pour cause : mon meilleur ami, et aussi l’homme que j’aimais depuis des années était en voyage au Japon. Clay et moi étions amis depuis des années, et lorsqu’il me fit part de son idée de voyage, j’eus un mauvais pressentiment, comme-ci quelque chose allait se passer. Assise seule dans mon lit, au huitième étage d’un immeuble new yorkais, je pensais à lui. Machinalement, je me disais que cela faisait un moment que je n’avais plus de ses nouvelles, et qu’il ne devrait pas tarder à m’appeler. J’allumais ma télévision, tout en ayant les yeux ailleurs, quand j’entendis des mots qui allaient changer ma vie… « Un terrible séisme… Magnitude 9… Des milliers de morts au Japon… » Mon esprit fit un quart de tour, et mes yeux restèrent ébahis devant la télévision. Mon dieu, ce qui venait de se passer était horrible. Au même moment, je décidai de prendre mon téléphone et d’appeler les services de secours, afin de prendre des nouvelles. Qui sait, peut-être qu’ils pourront m’aider. « Bonjour madame, je cherche à savoir si mon ami ne fait pas parti des gens retrouvés dans les décombres causés par le séisme… » Dis-je d’une voix tremblante. J’avais l’air débile, mais qu’importe je devais me rassurer. L’appel dura quelques minutes, et la femme au bout du fil me demanda de nombreuses informations. A la fin de son interrogatoire, elle me donna une réponse que je n’aurais préféré ne pas entendre. « Je suis désolé mademoiselle, mais nous avons effectivement retrouvé des affaires au nom de Clay Peterson. Votre ami est porté disparu, comme des milliers de gens ici. Je suis désolé. » Je raccrochais le téléphone, et je ne pus retenir mes larmes plus longtemps. C’était impossible, Clay ne pouvait pas être mort, pas lui. Je refusais de l’admettre, mais dans le fond je n’avais pas d’espoirs. Le séisme avait été des plus violents, et il n’y avait aucune chances pour que je ne le retrouve. La vie m’avait déjà arraché ma mère, et voilà que maintenant elle me prenait l’homme que j’aime. Qu’allais-je devenir sans son sourire ? Sans ses mots qui avaient le don de m’agacer mais que dans le fond j’adorais ? J’allais terminer la journée couverte de larmes, les yeux rivés sur mon téléphone. Peut-être qu’il y avait encore un espoir de le retrouver.

Cher journal,
Aujourd’hui je suis toujours seule et abandonnée. Sans nouvelles de Clay depuis Mars, j’ai décidé de m’installer en France, à Paris plus précisément. Sans lui, la vie à New York n’était plus la même. Je garde espoir de le revoir un jour, mais chaque jour qui passe fait en sorte que cet espoir s’envole. Je travaille dans une boite d’évènementiel, et organise des défilés pour les grands couturiers. Je n’ai pas à me plaindre, car ce boulot me paye le loyer de mon appartement. Mon caractère fait en sorte que certaines personnes me détestent, d’autre me craignent mais ils ne savent pas quelle femme je suis réellement. Disons que je me cache derrière une carapace de dure à cuire, pour ne pas montrer ma peine et inciter la pitié des gens. Je me réfugie dans toi, mon cher petit journal intime. D’ailleurs, je suis en train de te parler comme-ci tu pouvais me répondre. Pathétique. Je ne cesse de penser aux choses que j’aurais dû lui dire avant son départ, mais tout ce que j’avais trouvé à lui dire c’était « Vas te faire voir avec tes japonais et ne reviens jamais ! » Bien entendu, je n’en pensais pas un mot, et je culpabilise aujourd’hui. Je n’arrive pas à avancer, j’ai tellement besoin de lui. Comme quoi c’est vrai : un seul être vous manque et tout est dépeuplé. J'implorerais le ciel pour qu'il revienne, j'aimerais tellement lui dire à quel point je suis amoureuse de lui. Reviens Clay, je t'en supplie.