RIVEN - Sometimes late at night I rearrange traffic signs. People need to be challenged.

Voilà maintenant 19 ans que mes parents m'ont donné le nom de Riven, Laoriis, Oihanna. Je suis de nationalité française sans tout de même oublier que j'ai des origines serbes. En ce moment, je suis célibataire. Depuis 1 ans, je suis serveuse et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des filles d'à coté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à Kristen Stewart.

chasing pavements

COLOR BLIND AND TRYING TO SOLVE A RUBIK'S CUBE. THIS COULD TAKE A WHILE...

Riven bouge toi le cul, je te paye pas pour que tu te branle les couilles derrière un comptoir ça fait 15 minutes que le couple de la table 14 attend son putain d'expresso. Battante. Je suis une battante. Je sers les poings derrière mon comptoir et je me répète en boucle que la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. Le crapaud, c'est mon chef de rang dans ce rade à la con où je travaille comme serveuse depuis que j'ai quitté le lycée. La "blanche colombe", avec les guillemets qui s'imposent, c'est moi, Riven. 19 ans toute mes dents et indépendante parce-que je l'ai bien voulu, c'est en travaillant comme une forcenée que j'ai les moyens de louer un des plus petits appartements de la résidence aux tuileries.

A la base, je devais continuer mes études même si je ne savais pas réellement dans quoi. Seulement à l'aube de l'été dernier ma serbo-croate de mère me l'a fait à l'envers. Ma mère à toujours vécu à la résidence, les voisins l'ont tout de suite gratifier du charmant surnom de 'la pute russe". Russie, Croatie, Serbie vous savez dans la tête des gens c'est du pareil au même. Dans une dèche pas possible dans son pays d'origine, elle à misé sur la conquête de l'ouest. En gros, elle à apprit le français, elle s'est inscrite sur un site de rencontre et forte de son physique à la Adriana Karembeu - dont je n'ai pas profité à la loterie de la génétique - elle à accroché le premier gus qui voulait bien d'elle. Le problème, c'est que la vie à la campagne c'était pas fait pour ma mère et elle s'est vite lassée. Accusée d'avoir voulu un mariage blanc elle fait ses valises et déménage pour la capitale avec un touriste inattendu dans le bide: Moi.

Elle à toujours veillé à ce que je ne manque de rien mais à quel prix ? Au prix d'un manque d'affection évident, du genre "j'assume, je prend mes responsabilités, tu es ma fille je vais t'élever mais bon hein...voilà quoi...". Et moi j'ai toujours connu ma mère galérienne, à jongler entre plusieurs job tous plus dégradants les uns que les autres de femme de chambre à Stripteaseuse en passant par Call girl. Mais elle y à cru, et le jour où elle s'est retrouvée à faire (ou plus exactement défaire) les draps de lit d'un milliardaire Russe au Ritz, elle à gagné le droit de porter son surnom et surtout pas mal de fric. Mais il fallait repartir dans l'est pour pouvoir en profiter et moi, j'ai pas voulu. J'étais déjà majeure mon bac en proche, et je crois que ça a soulagé ma mère qui ne m'a pas prié plus que ça de partir avec elle.

La première question que vous êtes en droit de vous poser c'est pourquoi est-ce que je trime dans un bistrot moisi pour payer le loyer de l'appartement de la résidence que ma mère à déserté ? Parce-que pour moi, cet argent qu'elle m'envoie tout les mois - et on parle là d'une somme véritablement indécente - je le considère comme de l'argent sale, parce-que j'ai toujours souffert du regard que nos voisin posaient sur ma mère la "profiteuse". Alors j'ai ouvert un compte et tout les mois je dépose l'argent dessus...sans jamais y toucher. Deuxièmement pourquoi est-ce que je n'ai pas voulu partir ? Parce-que d'une, je n'aurait pas supporté mon beau père, de deux je suis amoureuse de quelqu'un qui connait à peine mon existence ici à Paris, dans ma résidence même.

Vu les circonstances je n'ai surement aucune chance surtout que pour couronner le tout, je l'évite. Je ne tiens pas à ce qu'il se renseigne sur moi et que les ragot lui offrent une biographie détaillée de mon existence pathétique de galérienne tout comme ma mère à mon age. Certes, les gens vont et viennent, certains s'en vont et laissent place à des gens qui ne savent pas qui je suis mais on ne se débarrasse pas aussi facilement d'une mauvaise réputation. La petite de l'appart 412 ? Une franco-serbe sans le sou, qui fait ses courses à base de marque repère et qui n'a jamais connu son père, fille d'une mère indigne stripteaseuse qui s'est barrée avec le premier vieux qui à bien voulu l'entretenir, officiellement elle bosse comme serveuse mais d'après les rumeurs elle quitte elle aussi ses fringues pour un billet de 500 et consomme de la drogue. Il parait qu'un jour, quelqu'un l'a vu payer un gros achat avec une carte Gold. Mais c'est une légende.

Should I give up or should I keep chasing pavements even if it leads nowhere ?