JAZ × Hep Poussin!

Voilà maintenant 33 ans que mes parents m'ont donné le nom de Jaz C. Forbes. Je suis de nationalité Française sans tout de même oublier que j'ai des origines écossaises. En ce moment, je suis en couple. Depuis 9 ans, je suis réalisateur d'animations et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des Salut les musclés et on me dit souvent que je ressemble étrangement à Bradley Cooper.

« Jaz…revient sur terre ! ». Cette phrase-là, je l’ai entendue tout au long de ma vie déjà bien entamée. De la maternelle à ma dernière année supérieure. Il est vrai qu’elle en dit pas mal sur moi : lunatique à s’en mettre le doigt dans l’œil.

Eh oui, je suis né il y a 33 ans en Ecosse un 28 novembre. Je suis l’aîné de deux autres frères et d’une sœur. Vous devez vous dire qu’elle en a bavé mais au contraire, ce fut de douces farces et titillements. Mon enfance ne fut pas très mouvementée, j’étais normal dans une famille normale avec une vie banale. Néanmoins, j’avais ce côté lunatique qui gênait beaucoup de mes professeurs. Mes parents prenaient ce trait de caractère comme le signe déclencheur de ma future carrière. En effet, j’ai toujours su ce que je voulais faire : réalisateur d’animations. Avec toutes ces rêveries, mes parents ne pouvaient que me pousser dans cette voie. Je dois tout de même avoué que j’avais des parents assez ouverts d’esprit et qui ne souhaitaient que mon épanouissement, comme celui de mes frères et sœur.

Mon adolescence se passa, pour changer, normalement. Evidemment, j’ai fait les quatre-cent coups avec ma bande d’amis mais ce n’est pas pour autant que je suis tombé dans la drogue, bon d’accord, un join de temps à autre mais sans plus.

Côté sentimental, je prenais ça plus pour de la rigolade qu’autre chose. Je n’y croyais pas vraiment au coup de foudre, au « love at first seight ». Mais je ne me suis jamais douté que ça m’arriverait un jour, enfin pas vraiment à première vue car elle avait 11ans. Comment je suis tombé sur elle ? Je me suis expatrié en France, à Paris, afin de poursuivre mon rêve. Je me suis inscrit à une école spécialisée dans le cinéma et animation, je fus accepté et me voilà parti. A ce moment-là, elle vivait encore chez ses parents (heureusement.. car à 11 ans …). Ces derniers étaient ma famille d’accueil qui m’avait offert un toit pendant mes cinq années d’études. Je les adorais. Ils m’ont appris à parler français correctement, à manger français, à vivre français tout simplement.

Elle, c’était Ahn-Julie ou Ju’ ou Ahn, bref quasi personne ne prononçait son nom en entier à l’exception de ses parents lorsqu’ils n’étaient pas très contents. Il parait qu’elle était folle de moi avec ses hormones d’ado. Mais je ne l’ai su que bien plus tard. Elle était attachante et très mûre pour son âge, on parlait facilement ciné, bouquins, jeux, etc. avec elle. Elle était loin d’être amoureuse de M. Pokora ou autre, au contraire, elle avait des goûts qui me correspondaient mais je ne me doutais pas un instant qu’elle serait mon idéal.
Enfin, j’ai terminé mes études avec succès et repartit auprès de ma famille en Ecosse. Après quelques mois de repos, je m’expatriai cette fois en Amérique pour y décrocher un job dans les différentes grosses firmes d’animations. J’ai toujours eu de la chance avec moi car j’en décrochai un ! C’était irréalisable mais j’étais tout fou. Ce fut de belles années passées là-bas.

Il parait que chaque être vit au moins un grand tournant dans sa vie, un moment où tout change mais en bien généralement. Je pense que mon tournant à moi s’est déroulé lorsque j’ai reçu une lettre de ma famille d’accueil m’invitant pour Noël. Je n’ai pas réfléchi une minute de plus et fonçais à Paris.

Arrivé là-bas, ce fut à ce moment là que j’eu mon « coup de foudre » pour Ahn-Ju’. Toutes ses facettes de sa personnalité que j’avais adorées se retrouvaient dans un corps de femme mûre. Je ne la voyais plus comme une enfant mais comme une femme en tant que tel.

J’allongeai alors mon Noël là-bas pour pouvoir profiter de notre relation toute récente. Mais je dus repartir pour l’Amérique en passant tout de même par l’Ecosse. Contre toute attente, notre petit couple fonctionnait à merveille même à longue distance. J’essayais néanmoins de venir la voir en France dès que j’avais congé. Evidemment, nous avions nos hauts et nos bas, ils nous arrivaient de ne plus nous parler pendant quelques mois mais on se stabilisait toujours après une petite dispute ou une période creuse. Mes moments passés avec elle étaient mémorables mais retourner en Amériques sans elle était affreux, c’est pourquoi de temps à autre elle venait me rejoindre.
4 ans de relation, j’en étais très fier. D’accord, il y avait eu des pauses mais il en était que je l’aimais toujours autant.




« Jaz ? » prononça-t-elle d’une voix cassée et incertaine au téléphone. Je répondis présent avant d’attendre la suite avec impatiente, sa voix m’inquiétait.

« Je crois que je suis enceinte… » Il y eu une suspension dans son souffle qui m’effrayait plus que le mot « enceinte ». Je répondis spontanément.

« Félicitation ! Qui est le père ? » dis-je en plaisantant, mais le moment était tout de même mal choisi pour plaisanter. D’ailleurs, je me frappai le front avec ma paume droite. Quel con quand même, elle avait l’air de paniquer.

« C’est pas marrant Jaz ! »

« Okay okay ma puce, je serai là demain ! Ne t’inquiète pas, on s’en sortira. » Elle acquiesça et je raccrochai après l’avoir embrassée comme on peut le faire au téléphone.

Bref, je pris congé et décollai dans la journée afin de pouvoir être auprès d’elle bientôt.



Afin de suivre l’évolution de la grossesse, je démissionnai et déménagea avec Ahn-Ju’ dans un chouette petit appartement. Je retrouvai du travail dans une célèbre entreprise d’animation à Paris. Tout se passait pour le mieux, c’était ressourçant d’être avec elle. Cependant, le quatrième mois posa problème…



« Chérie, je suis de retour ! J’ai ta glace aux fraises. » Criais-je en entrant dans l’appartement, je déposai les clés sur la tables du hall et sortit les courses du sachet réutilisable (eh oui, couple bio ici !) quand j’entendis des cris de douleurs. C’était déchirant, j’accourus vers la salle de bain d’où provenaient les cris. Je retrouvai Ahn allongée et se tortillant de douleur. Je l’aidai à se relever et la maintenait pour l’aider à s’allonger sur le canapé. Voyant comme les déplacements étaient sources de maux, je décidai d’appeler une ambulance.

Une fois à l’hôpital, les médecins la prirent en charge, me laissant en plan dans la salle d’attente. Quelques heures s’écoulèrent lorsqu’un médecin décida de venir m’informer.

« Votre compagne a fait une fausse couche. Nous avons fait le nécessaire, elle se repose maintenant. » Je le remerciai avec la tête ailleurs. Nous avions perdu notre enfant.



Ahn-julie était détruite et il était difficile de lui remonter le moral car j’étais dans la lune, anéanti aussi. Au départ, surpris par cette grossesse, au final, nous l’attendions.
Après quelques semaines de pataugeoire, je me décidai à rassembler mon fric et offris à Ju’ un tour du monde. Ce cadeau la réveilla et nous sommes partis sans trainer, vendant notre appart’ pour nous faire de l’argent de poche. Ce voyage nous rapprocha après cet incident et nous repartîmes plus fort de cette expérience.
Seulement, nous revoilà à Paris, emménageant aux Tuileries. Le retour s’annonce difficile mais obligatoire. L’avenir nous dira ce qu’il en devient.