« J'aimerai être un flan...un flan aux abricots... » ♦ Romane

Voilà maintenant 20 ans ans que mes parents m'ont donné le nom de Romane Léopoldine Roseburry. Je suis de nationalité américaine sans tout de même oublier que j'ai des origines française et anglaise. En ce moment, je suis célibataire, bien qu'amoureuse, enfin je crois. Depuis quelques mois, je suis vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter. et malgré tout, je le vis bien. Même si ce n'est pas facile tous les jours. Je fais partie du groupe des filles d'à côté et on me dit souvent que je ressemble étrangement à Emma Watson.

« Roro, tu peux sortir s'il te plait ! » Romane ouvrit la porte avant de tomber nez-à-nez avec sa petite soeur. « Arrêtes de m'appeler comme ça Lou, tu sais très bien que je déteste ça. ». La prénommée Lou la regarda avant de laisser échapper de sa bouche un rire léger, ce qui lui permet de récolter le regard noir de sa grande sœur. Toutes les deux, elles peuvent très bien s'entendre comme ne pas se supporter du tout. Romane, âgée de 13 ans ne supporte pas que sa petite sœur répète tout à ses parents lorsque qu'elle fait des choses dont elle n'est pas fière, tandis que Lou quant à elle prend un malin plaisir à énerver sa grande sœur. Elles ont un an et demi d'écart, pourtant de temps en temps on pourrait les prendre pour des sœurs jumelles. Elles s'apprécient, autant qu'elles se détestent. « C'est pour ça que je t'appelle comme ça, parce que ça t'énerves. » « Oui, eh bien tu vas arrêter sinon j'irais répéter à maman la mauvaise note que tu as, tu sais celle pour ton contrôle... que tu as eu lundi... » « Mais ! Comment tu sais ça ? » « J'en sais des choses ma petite, rentre-toi ça dans la crâne. Donc, marché conclu ? Tu arrêtes de m'appeler Roro sinon je cours voir maman pour lui annoncer la bonne nouvelle. » « Mais...je te déteste Ro...Romane ! » « Et moi je t'adore ! » Romane s'approcha de sa petite soeur avant de lui déposer un gros bisou sur la joue.

Cela faisait maintenant trois semaines que Romane et sa famille avait quitté New York, pour venir vivre ici, en France, plus précisément à Paris. Depuis qu'elle est née, Romane avait habité dans seulement deux villes différentes, d'abord New York, là où elle est née et maintenant Paris. Bien entendu, ça faisait d'elle une américaine, pourtant elle avait des origines françaises qu'elle tenait de sa mère et des origines anglaises qu'elle tenait de son père. Paris était une ville qui lui plaisait beaucoup, elle adorait la capitale et malgré ce qu'elle avait entendu dire les habitants étaient gentils dans l'ensemble. L'adaptation pourtant n'avait pas été une chose aisée, tout d'abord parce que Romane avait eu du mal avec la langue française, qu'elle avait commencé à apprendre depuis peu, mais aussi parce qu'elle ne connaissait personne. Mais, il y a quelques jours, la jeune fille avait fait la connaissance d'un français avec qui elle avait de suite bien sympathisé. Il s'appelait Sasha et il vivait à Paris depuis une dizaine d'années, soit depuis ses cinq ans. Il lui avait fait visiter quelques endroits de la ville et c'est dans un café français qu'ils se retrouvaient maintenant tous les deux. « Romane ? Tu m'écoutes ? » Cette dernière releva la tête vers Sasha avant de se rendre compte qu'elle n'avait rien compris, ou du moins rien écouté de ce qu'il disait. « Hm..oui, bien sûr. » « Je disais quoi alors ? » « Euh...je ne sais plus, ah si...tu voulais...me faire visiter un autre endroit ? » « Non...je te demandais si tu voulais aller au cinéma avec moi. » Romane qui venait justement de boire une gorgée de son café failli tout recracher au visage de son ami. « Pardon ? Aller au cinéma ? » « Oui...il y en a bien à quelques rues d'ici, c'est pour te faire visiter tu sais, on ne sait jamais si un jour tu veux au cinéma aller avec un garçon... il faut bien que tu saches où il y en a. » « Mmh...oui je veux bien. » Romane essaya de dissimuler la surprise qui se lisait sur son visage, non pas parce qu'elle ne voulait pas y aller avec lui, mais au contraire, elle avait entendu ce moment justement où il lui demanderait d'aller au cinéma avec elle. Elle l'appréciait beaucoup, peut-être même un peu trop, pourtant elle savait que lui, ne la considérait que comme une amie. « D'accord. Bien, je t'appellerai pour savoir quel film on va voir et à quelle heure je passe te prendre ok ? » « Oui, pas de soucis on fait comme ça. Bon je dois y aller, ma mère m'attend pour que l'aide à faire de la peinture. A plus tard. » Elle ne laissa même pas le temps à Sasha de répondre que déjà elle rentrait chez elle avec le métro. Désormais, elle n'attendait qu'une chose, ce fameux cinéma avec Sasha

Il pleuvait et le soleil venait de se coucher. Il n'était pas loin de 22H, pourtant à cette heure-là Romane traînait encore dans les rues de Paris. La tête baissée, les écouteurs de son ipod dans les oreilles et chantonnait doucement tandis que la musique résonnait à fond dans ses oreilles. Elle ne savait pas où allait, alors elle marchait sans prendre en compte les passants qui ronchonnaient quand elle passait trop près d'eux. Normalement, ce soir elle aurait dû être avec Sasha, comme la plupart des soirs, chez lui à parler, de tout et de rien, ou alors quelquefois ils sortaient pour aller se promener, mais ce soir-là, Sasha n'était pas là. Romane ne savait même pas quand elle le reverrait, il était parti vivre ailleurs. Ses parents, avaient décidé de quitter Paris pour aller vivre dans le sud de la France, dans une ville dont elle ne connaissait pas le nom. Elle y était préparée, il le lui avait annoncé une semaine avant qu'il ne parte, pourtant elle avait dû mal à s'y faire. Leur relation s'était améliorée depuis quelques années. Ils étaient passés de simples amis à meilleurs amis et le départ de Sasha était difficile pour Romane. Elle savait pourquoi c'était difficile, depuis tout le temps qu'ils se connaissaient elle avait toujours espéré plus qu'une relation amicale, même plus qu'une relation fraternelle. Elle aimait à sa manière, elle aimait plus qu'elle ne voulait l'admettre.

La jolie blondinette âgée de 18 ans maintenant accéléra le pas, toujours ses écouteurs dans les oreilles quand une main se posa sur son épaule. Elle se retourna brusquement, prête à taper si jamais il s'agissait d'un voleur quand elle croisa le regard de Sasha, sa main qui s'était levée retomba automatiquement. « Sasha ! Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Je croyais que tu étais parti cette après-midi. » « C'était le cas...mais j'ai voulu revenir. J'ai oublié de te dire quelque chose » « Tu ne pouvais pas me le dire au téléphone ? » « Ce n'est pas quelque chose que l'on dit au téléphone. » « Pourquoi ? De quoi s'agit-il ? » « De toi...de moi, de nous. » « Sasha, explique-moi...je ne comprends pas là. » « Je...je...je ne peux pas te le dire...je n'arrive pas à le dire...mais il faut que tu saches que je tiens énormément à toi. » « Et ça, tu ne pouvais pas me le dire au téléphone ? »« Romane...je voudrais te le dire...mais je ne peux pas. » « Tu ne peux pas quoi ? Tu es revenu ici juste pour me dire ça ? Que tu tenais à moi, mais que tu pars quand même ? » « Romane...je suis désolé, je pensais en être capable...mais non...je n'aurais peut-être pas dû revenir en fait. » « Il n'y a pas de désolé ! Tu n'es pas capable de le dire bien tant pis pour toi, moi j'en suis capable. Je t'aime, depuis longtemps tu sais et j'ai toujours espéré qu'au fond de moi c'était réciproque, mais apparemment non ! » « Romane...laisse-moi t'expliquer. » « A quoi ça sert ? Tu n'en serais pas capable de toute manière, je pensais que... » Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Sasha posa ses lèvres sur les siennes. Elle fut surprise et interrompit le baiser avant de lever le visage vers lui, mais il fut plus rapide et pris la parole en premier. « Je suis désolé...je ne peux pas. Prends ce baiser comme un baiser d'adieu, je ne sais pas si je reviendrai un jour. Peut-être que oui, dans quelques années, pour l'instant j'ai besoin de partir un peu... à bientôt Romane. » Sur ce, il tourna les talons avant de partir, laissant une Romane abasourdie sur place. Elle regrettait qu'il soit venu la voir, pourtant elle ne regrettait pas ce baiser qui fut de courte durée cependant. Une larme coula le long de sa joue et c'est dans le même état de choc qu'elle rentra chez elle, totalement perdue.

Son Iphone dans une main tandis que de l'autre elle tenait son café, elle entra dans la boulangerie qui se trouvait au coin d'une rue. Un sourire sur le visage, elle s'approcha de la caisse demandant un pain au chocolat. Une fois qu'elle eut payé, elle rangea la monnaie tout en sortant de la boulangerie quand elle percuta une jeune femme. Elle se tapa le front, jurant à moitié contre elle-même. Une photo glissa de son porte-monnaie, mais elle ne la remarqua pas tout de suite. « Oh pardon je suis désolée, je ne regarde jamais où je vais. » Romane se baissa par terre pour aider la jeune femme à ramasser leurs affaires. Une fois qu'elles furent relevées, Romane remarqua la photo de sa mère par terre et se pencha à nouveau pour la ramasser quand la voix de la grande blonde à côté d'elle lui demanda « Excusez-moi, mais où avez eu cette photo ? » Romane se tourna alors vers son interlocutrice, avant de lui répondre : « C'est ma mère sur cette photo, je pense donc qu'il est normal qu'elle me l'ait donnée. Mais pourquoi cette question ? ». En effet, cette question l'avait surprise étant donné qu'il s'agissait de sa vie privée, mais elle avait quand même pris la peine de lui répondre poliment. Elle croisa le regard de la blondinette et remarqua le visage surpris de celle-ci. Heureusement que Romane n'avait rien eu de prévu cet après-midi, puisqu'elle l'avait passée en compagnie de cette fameuse jeune blonde, Jules. Cette dernière lui avait posé beaucoup de questions et Romane avait trouvé cela étrange de sa part, néanmoins tout en étant polie elle avait fait l'effort de lui répondre. Puis, après avoir discuté pendant quelques heures, Romane décida de rentrer chez elle. S'agissait-il du destin ? Mais, sa nouvelle locataire était Jules. Romane avait décidé qu'il était pour elle de prendre son indépendance, par conséquent elle avait choisi de vivre en collocation et désormais elle se retrouvait avec Jules, il ne restait plus qu'à voir ce qu'il allait se passer maintenant.